Le racisme religieux

 Parmi les pires racismes au monde, les racismes religieux, qui discriminent, persécutent et assassinent les gens en raison de leur religion. La Shoah est une démonstration de la barbarie qui se cache derrière les racistes religieux. Les juifs, déportés et massacrés par Hitler l'ont été au nom du racisme religieux : pour déterminer qui était juif ou non, les nazis enquêtaient sur la religion de la victime, sur celle de son conjoint, sur celle de ses parents, sur sa conversion ou non. Par exemple, un demi-juif marié à une chrétienne, pouvait échapper à la mort. Par contre, un demi-juif marié à une juive était considéré comme toujours juif. Une demi juif  marié à une chrétienne, était considéré comme non juif, mais s'il était le conjoint d'une juive il devenait juif. Normalement, il suffisait de trois grands-parents de religion juive pour être considéré comme juif, mais les règles appliquées étaient beaucoup plus complexes et tenaient compte de la pratique religieuse. Toutes ces règles ont été détaillées par Raul Hilberg dans son ouvrage, "La destruction des juifs d'Europe". Ce qu'on peut retenir de la Shoah, c'est que c'est la religion seule qui a déterminé  qui avait le droit de vivre ou mourir. Ce que les nazis appelaient la race juive, c'était en réalité les membres de la communauté juive, définis uniquement par leur religion.

Durant l'Inquisition, la logique a été la même : les juifs ont été déportés, persécutés, torturés et brûlés en fonction de leur religion, ou de celle de leurs parents. Mêmes convertis, ils étaient encore pourchassés par les tueurs de l'Eglise, accusés d'être de faux chrétiens et de continuer à pratiquer le judaïsme. Là aussi c'est un véritable racisme religieux qui a été mis en place pour déporter et écraser les juifs et anciens juifs. Le génocide des Arméniens et la déportation des Grecs anatoliens a aussi été effectué sur des bases religieuses par les nationalistes Jeunes-Turcs, bien que ceux-ci aient aussi été islamophobes et opposés au régime ottoman très tolérant à l'égard des minorités. On rappelle que les juifs rescapés de l'Inquisition se sont réfugiés majoritairement dans l'Empire Ottoman.

Partout, le racisme religieux, a été un des vecteurs principaux des génocides, déportations, massacres. Le racisme religieux accompagne le fascisme et la guerre. Le racisme religieux découle d'une volonté d'empêcher la liberté de conscience et de rendre les citoyens/sujets d'un pays mentalement esclaves de leurs dirigeants. S'en prendre à la liberté religieuse, c'est viser tous les droits civiques des citoyens.

La traite esclavagiste, perpétrée par des chrétiens, des juifs ou des musulmans visait essentiellement des animistes, Noirs ou Slaves, par exemple. La mise en esclavage des musulmans et des païens, noirs, arabes ou autres, a été ordonnée par une bulle du pape Nicolas V.  Les génocides des Amérindiens, des Aborigènes d'Australie, des Congolais, avaient eux aussi une base religieuse : on dépossédait et massacrait ces gens parce qu'ils étaient païens. Lors du sac de Jérusalem en 1099, les juifs et les musulmans furent sauvagement massacrés, passés au fil de l'épée ou brûlés vifs dans les synagogues.

Le fascisme antireligieux a d'ailleurs accablé aussi les majorités chrétiennes ou confucianistes, par exemple. Dans l'ex URSS, les orthodoxes ont été brimés tout autant que les juifs et les musulmans. La dictature soviétique a fait des millions de morts, de même que la maoïsme, qui, notamment lors de la Révolution Culturelle, a semé la terreur et la persécution en Chine, écrasant le peuple sans pitié.

Le fascisme antireligieux est une forme de fascisme extrême qui s'accompagne le plus souvent de massacres de masse, comme cela a pu être le cas en Vendée durant la Révolution française. Le fascisme antireligieux est différent du racisme religieux, dans la mesure où il s'en prend aux religions majoritaires, autant qu'aux minorités. Il est néanmoins une forme de barbarie à dénoncer, si on veut éviter que les dirigeants politiques finissent par se croire tout permis, et qu'ils s'octroient le droit de limiter les pratiques religieuses ou culturelles des gens.

 Dans le cas de l'islamophobie en France, nous avons affaire à un racisme extrême, à potentiel génocidaire, qui finira par imposer le fascisme et la guerre dans toute l'Europe. La polémique qui vise Henri Pena-Ruiz est emblématique d'une forme de racisme qui infecte la gauche française depuis des décennies : puisque  le racisme est interdit, alors feignons d'être laïcs et anticléricaux et prétendons qu'on a bien le droit d'insulter les immigrés et leurs descendants en salissant leur religion.

L'islamophobie existe et elle a d'ailleurs été la base de la politique coloniale française au Maghreb : les seuls à n'avoir aucun droit dans l'Algérie coloniale étaient les musulmans : les juifs et les chrétiens bénéficiaient eux tous les droits de citoyens. Le moindre colon espagnol ou italien 0% français, disposait d'un statut d'homme supérieur, alors que le musulman se retrouvait esclave dans son propre pays. C'est ce racisme religieux qui est la base de l'islamophobie actuelle, lepéniste, mollétiste, sarkozyste ou autre. Les fascistes islamophobes veulent rétablir les discriminations coloniales au coeur de la  métropole : n'importe quel non musulman doit avoir un statut supérieur à celui des musulmans. Il s'agit d'une forme de racisme colonial interne, qui pourrait très rapidement dégénérer en nazisme.

Pena-Ruiz avec son discours islamophobe malhonnête, est en passe de tuer LFI et le reste de la gauche. Il n'y a pas de progrés social possible sans lutte contre tous les racismes, et notamment contre le racisme religieux. Pena-Ruiz considère qu'on a le droit de critiquer l'islam, mais il ne parle jamais de la religion maçonnique à laquelle il appartient et qui interdit toute critique. Il évite aussi de citer le Talmud, bien qu'il soit très probablement judéophobe comme il est islamophobe. Et si on a le droit de critiquer l'islam, on pourrait considérer qu'on a aussi le droit de dénoncer la civilisation espagnole (corrida, Inquisition, extermination de dizaines de millions d'Amérindiens...) sans pour autant s'en prendre au peuple espagnol lui-même.

Critiquer l'islam un fois, c'est une chose ; mais lorsque la critique est répétée ad nauseam, tous les jours, dans tous les médias et discours politique, il ne s'agit plus de critique mais d'une campagne de haine, à but discriminatoire ou génocidaire. L'islamophobie actuelle est exactement comparable à la propagande antijuives des raciste des années 20.

Les islamophobes sont des racistes et des tartuffes, des nazis en puissance, des ennemis du progressisme et de la République. Il faut qu'une loi claire interdise l'islamophobie comme on a interdit l'antisémitisme, de manière à ce que le racisme religieux cesse de menacer les libertés des citoyens. On rappelle d'ailleurs qu'actuellement, la loi Pleven n'autorise pas les appels à la haine contre une communauté religieuse quelle qu'elle soit, bien que cette législation ne soit pas appliquée dans le cas de l'islam et des musulmans.

Les démocraties combattront l'islamophobie ou disparaîtront.